Grand-Métis (Québec) Canada, 15 juillet 2025 – La 26e édition du Festival international de jardins est désormais ouverte au public. Sous le thème Frontières, Ève De Garie-Lamanque, directrice artistique, a invité concepteurs et conceptrices de tous horizons à repenser la notion de frontière dans le contexte postcolonial actuel, puis à transposer leurs réflexions dans un jardin-environnement brouillant les disciplines, renégociant les idées reçues sur le jardin / le paysage et dialoguant activement avec le public.
Des 180 propositions (27 pays) reçues en réponse à l’appel de candidatures international, 4 ont été retenues : BACK / GROUND (Patrick Bérubé | Québec, Canada) ; Peek-a-Boo (Hermine Demaël, Stephen Zimmerer | Québec, Canada + États-Unis) ; Scars of Conflict (Michael Hyttel Thorø | Danemark) ; You Shall (Not) Pass (Simon Barrette | Québec, Canada). Au total, cette nouvelle édition présente 28 jardins contemporains in situ. Le Festival se poursuivra jusqu’au 5 octobre.
Thématique | Frontières Les notions de limite et de frontière, qui se recoupent sans s’équivaloir, soulèvent inéluctablement des préoccupations d’ordre géographique ou géopolitique. Au sens strict, elles désignent ainsi une borne ou une ligne circonscrivant un territoire, déterminant une étendue et la distinguant d’une autre. En tant que telles, elles occupent donc une place importante dans notre compréhension moderne et occidentale du monde : les frontières modernes – dites westphaliennes, puisqu’elles se négocient dans le cadre de conférences interétatiques selon le modèle ayant mené à la Paix de Westphalie (1648) – cartographient nos espaces / nations-états, les articulent et les mettent en relation. Vestiges tangibles d’entreprises impériales ou de mouvements nationaux, elles reposent notamment sur des idéologies identitaires d’inclusion et d’exclusion.
Non-lieu ou espace liminal par excellence, la frontière peut être comprise comme un objet spatial en mutation. Elle partitionne un tout ou, plutôt, détermine un « segment de réalité », lui octroyant d’emblée une valeur qui lui est propre. Tangible sans être nécessairement visible ou incarnée, elle marque une distinction d’état, de nature, de matérialité. Une rupture de continuité. Elle « sépare » le numérique de l’analogique, le dedans du dehors, le jardin de l’étendue, le paysage du milieu géographique. Parfois fixe, rigide ou plus ou moins étanche, elle peut en outre être poreuse, ambiguë ou multiple. Sans cesse renégociée, la frontière fait également office de passage, de lieu de rencontre et d’échanges.
Identité visuelle | Frontières L’identité visuelle de la 26e édition est une réalisation du studio de design graphique indépendant bureau60a. La thématique des Frontières s’est révélée particulièrement riche pour Simon Guibord (Gatineau) et Rachel Monnier (Percé). D’une part, la référence aux sciences cartographiques, et plus particulièrement au langage graphique du cartographe (le trait, le point, la tache, le symbole) s’est imposée. De l’autre, une approche biocentrique a été privilégiée : que signifie la frontière dans le contexte du jardin? Comment les facteurs humains, climatiques ou géographiques influencent-ils la migration des plantes? Porteuse de sens, poétique et militante, la proposition graphique du bureau60a présente la frontière comme une entité sans cesse renégociée, une construction sociale et un espace de dialogue.
Nos partenaires et commanditaires Les activités du Festival sont présentées grâce au soutien financier du Conseil des arts du Canada, de Patrimoine canadien, du Conseil des arts et des lettres du Québec, de la Fondation RBC, de la Fondation Ariane Riou et Réal Plourde, de la Fiducie nationale du Canada, d’Emplois d’été Canada, d’Emploi-Québec, ainsi que de la Fédération des chambres de commerce du Québec.
Partenaire principal de cette 26e édition, Promutuel Assurance est également commanditaire du jardin Peek-a-Boo. L’installation You Shall (Not) Pass a bénéficié du soutien de l’Ordre des arpenteurs-géomètres du Québec et de GPLC Arpenteurs-Géomètres.
À propos du Festival international de jardins Le Festival international de jardins est le plus important festival de jardins contemporains en Amérique du Nord. Depuis sa création en 2000, plus de 180 jardins ont été présentés in situ à Grandâ€Métis et dans des lieux extraâ€muros au Canada et à l’étranger. Le Festival se déroule sur un site adjacent aux jardins historiques, permettant d’établir un dialogue entre l’histoire et la modernité, entre la conservation, la tradition et l’innovation. L’événement propose chaque année une vingtaine de créations réalisées par quelque 70 architectes, architectes paysagistes et concepteurs de diverses disciplines.
À propos des Jardins de Métis Lieu historique national du Canada et site patrimonial du Québec, les Jardins de Métis constituent un arrêt incontournable pour tous ceux qui visitent la Gaspésie et le Bas-Saint-Laurent. Espace culturel, destination touristique depuis 60 ans, paysage emblématique, les Jardins de Métis offrent aux visiteurs des expériences de connexion à la nature tant apaisantes qu’innovatrices. Situés au confluent du fleuve Saint-Laurent et de la rivière Mitis, ils ont été conçus par l’horticultrice aventurière Elsie Reford de 1926 à 1958. Ils figurent au palmarès des jardins nord-américains les plus réputés, ainsi que parmi les 150 grands jardins au monde. Plus de 60 000 personnes ont foulé le sol des Jardins de Métis en 2024. Hydro-Québec est partenaire des Jardins de Métis depuis 1999.
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Source Ève De Garie-Lamanque Directrice artistique | Festival international de jardins