BALADO | De Downton Abbey aux Jardins de Métis

Majordome, femme de chambre, valet de pied, l’Angleterre est bien connue pour ses grandes équipes de domestiques au service de l’aristocratie édouardienne. Ce qui est un peu moins connu toutefois c’est que ce mode de vie à la manière de Downton Abbey existait aussi au Québec chez certaines familles de l’aristocratie anglophone montréalaise du début du siècle dernier. Écoutez cette expérience immersive, produite par les Jardins de Métis, et retrouvez-vous dans la villa Estevan lors d’un été bien occupé ! 

Écouter

Les fabuleux jardins d’Elsie Reford

Balado créé et produit par Radio-Canada Ohdio, en collaboration avec les Jardins de Métis et narré par Marie-Thérèse Fortin.

Écouter sur Radio-Canada Ohdio

DÉCOUVREZ-LES

Expositions
temporaires

Lieu de diffusion par excellence pour les artistes du Québec et du Canada depuis plus de 20 ans

Depuis le rivage

par Stéphanie Béliveau

Extrait de correspondance courriel entre Stéphanie Béliveau et Sophie Jodoin

26 avril et 2 août 2022

Chère Stéphanie,

(…) peut-être y a-t-il avec ton travail sur le littoral un ancrage vital. Celui qui te donne l’élan comme tu m’as écrit de travailler à refaire tes fondations, celles de ta maison et celles de ton existence. Cette image est puissante ainsi que les photos du travail en cours que tu m’as envoyées. Celui-ci n’est pas circonscrit, il a la capacité de se reconstruire à l’infini, de se (re)modeler selon les ressacs de ton existence : prendre la forme qu’il faut pour vivre et survivre. Tu as fait du fleuve ton refuge. Il te le retourne bien, à travers cette argile et ces débris qui te fondent. Tu t’es insérée à même leur friabilité. Marie Uguay dans son journal parle « d’un présent archéologique ». Tu traces les frontières de ce présent; tu nous invites à marcher ce paysage-corps fait d’argile et d’eau salée.

Je t’embrasse fort,

Sophie

Stéphanie Béliveau est une artiste visuelle née à Québec. Elle vit et travaille à Montréal ainsi que dans la région de Charlevoix. Son travail a été présenté dans nombre d’expositions individuelles et collectives, tant au Canada qu’à l’étranger. Elle remporte en 1997 le prix Pierre-Ayot. En 2008, une exposition rétrospective de mi-carrière était présentée au Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul, De l’intimité au réel et cette même année, elle réalisait une œuvre d’art publique pour l’université McGill, Des soleils et des cellules. Peintre, photographe, sculpteur, graveur, Stéphanie Béliveau développe aussi une pratique multidisciplinaire en collaboration avec le Bureau de l’APA. Ses œuvres font partie de nombreuses collections publiques et d’entreprises. 

Stéphanie Béliveau
Travail en cours, 2023
Argile de la terrasse Micmac

EN VOGUE

Elsie Reford et la mode

Du 18 juin au 1er octobre 2023, l’exposition En vogue. Elsie Reford et la mode explore l’influence exercée par les illustrations de mode sur la relation que la créatrice des jardins entretiendra avec la mode. Par la présentation d’accessoires et de vêtements de sa garde-robe datant majoritairement d’entre 1892 et 1950 et de quelques reconstitutions, cet événement souligne combien Elsie s’est glissée dans le modèle que ces dessins diffusaient alors qu’elle était une enfant et une adolescente. 

Cette conformité est cependant qu’apparente. Consciente des règles qu’on lui a enseignées, elle joue en vérité avec elles, mais sans les outrepasser. Elle les bouscule, mais en sachant où se situe la limite à ne pas franchir. Elle évite d’être considérée comme une marginale.

Cette exposition confronte donc la garde-robe et la façon d’être d’Elsie aux modèles avancés par les magazines. Elle présente un univers de codes qu’elle maîtrisa à la perfection d’où la possibilité qu’elle eût de les respecter… ou pas.

Dernière lueur

par Christine Fizgerald

Quand le [bleu] s’assombrit pour devenir presque noir,

il fait écho à un chagrin qui n’a rien d’humain

-Kandinsky

Dernière lueur est une nouvelle série de photos obsédantes qui découle des enquêtes continues que l’artiste Christine Fitzgerald effectue sur les abords du majestueux fleuve Saint-Laurent, dans le cadre de son intérêt pour les débats du 19e siècle sur la collection de spécimens d’histoire naturelle, et sur les mesures d’intendance environnementale en cours pour protéger les lieux et les espèces vulnérables du littoral. Son travail, centré sur une exploration de notre relation avec cet écosystème extraordinaire, met en lumière les thèmes du temps, de la précarité et de la perte, et le rôle que joue la photographie dans la formation de l’expérience humaine par rapport à ces dimensions universelles de la vie. 

Les images de l’artiste sont le fruit de sa maîtrise méticuleuse des techniques photographiques obsolètes qu’elle utilise pour créer de nouveaux modes de voir hybrides, son travail avec un appareil de photo antique à base du procédé de collodion humide étant complété par des techniques d’impression spécialisées telles que les impressions pigmentées sur platinotypes. Ultimement, l’artiste cherche à susciter une tension dans ces images « hors du temps » – quelque chose pas tout à fait normal, entre la réalité et la fiction – qui vous poussent à vous arrêter et à réfléchir. Inspirée par l’esprit d’innovation des premiers pionniers de la photographie, l’artiste adapte et réinvente des méthodes photographiques obsolètes, combinant souvent plusieurs techniques, pour créer son esthétique tout à fait unique et étendre le potentiel expressif de son médium.

De nombreuses images de Dernière lueur sont enveloppées de bleu, en raison de l’incapacité grandissante d’obtenir un ciel nocturne entièrement noir en raison de l’électrification industrielle de la planète et du changement climatique. Le crépuscule bleu de l’artiste est une élégie au moment actuel, coincé entre le « temps profond » de la vie sur Terre et les effets croissants de l’âge de l’Anthropocène que nous vivons actuellement. Comme l’a fait remarquer le pictorialiste Edward Steichen en 1899, le crépuscule est le moment où les choses se fondent les unes dans les autres, où nous prenons conscience du mouvement du temps.

Dernière lueur fait le lien entre la renaissance des technologies du voir obsolètes et l’impératif urgent de témoigner sur la précarité du monde naturel actuel.

Du 24 août au 1er octobre 2023, présentée dans l’aire Desjardins du Grand hall du lundi au vendredi de 9h à 16h.

ALEXANDER HENDERSON

Photographe de nature

Une sélection de photographies provenant de l’exposition Alexander Henderson – Art et nature organisée par le Musée McCord Stewart.

Destiné par sa famille à embrasser la carrière de comptable, Alexander Henderson (Édimbourg, 1831–Montréal, 1913), qui émigre d’Écosse pour s’établir au Canada en 1855, découvrira sa passion pour la photographie peu de temps après son arrivée à Montréal. Ébloui par la majesté d’une nature à l’état pur, il deviendra l’un des plus importants photographes de paysages au pays, dont la notoriété dépassera nos frontières de son vivant. Cependant, malgré des décennies de travail prolifique jusque dans les années 1890, Henderson s’éteindra dans l’anonymat, sans aucune mention de ses activités de photographe dans sa nécrologie.

Évoluant dans le même milieu que les photographes Notman de Montréal et Livernois de Québec, Henderson se distingue par le romantisme et la puissance esthétique de ses photographies. Par ailleurs, son œuvre s’inscrit dans une vision coloniale : la position privilégiée et les biais culturels de Henderson en tant qu’immigrant britannique dans la société canadienne de l’époque façonnent son observation des lieux et des habitants du pays. Son style se caractérise par le pittoresque, une catégorie esthétique dans l’art du paysage en Grande-Bretagne. C’est en outre auprès des cercles photographiques de Londres et d’Édimbourg qu’il a cherché la reconnaissance. 

La collection Henderson du Musée McCord compte près de 2 000 tirages d’époque. Elle est d’autant plus précieuse que les négatifs sur verre, matière première du photographe, ont pratiquement tous été détruits. Il en reste près d’une vingtaine, conservés au Musée McCord et au Musée national des beaux-arts du Québec. On estime que les tirages qui subsistent à ce jour ne représentent qu’une infime partie de son œuvre.  

Du 1er juillet au 19 août 2023, présentée dans l’aire Desjardins du Grand hall du lundi au vendredi de 9 h à 16 h.

Horizon fleuve

Horizon fleuve est un projet artistique qui rassemble, autour des mots de l’auteur Paul Chanel Malenfant comme fil conducteur, les textes de cinq autrices de la région, des photographies issues de projets de recherches de l’ISMER et des photographies de Jean-Christophe Lemay. Camille Bernier, Camille Deslauriers, Tina Laphengphrateng, Stéphanie Pelletier et Marie-Hélène Voyer ont écrit en écho au fleuve, alors que quatre photos et illustrations de recherches ont été retenues par la commissaire Annie Landreville, pour sensibiliser le public aux recherches qui sont menées dans ce puissant, mais néanmoins fragile, cours d’eau.

Partenaires du projet

Le Conseil des arts du Canada, le Conseil des arts et des lettres du Québec, Culture Bas-Saint-Laurent, La MRC de La Mitis, la Ville de Mont-Joli, Pascal Bérubé, député de Matane-Mitis-Matapédia, le Salon du livre de Rimouski, L’ISMER et l’Université du Québec à Rimouski, l’Hibou-coup, les Jardins de Métis et la Bibliothèque Olivar-Asselin de Sainte-Flavie.

Camera Obscura

La camera obscura, l’ancêtre de l’appareil photo moderne, est présentée sous la forme d’une boîte rectangulaire reproduisant un objet peu commun, le Kodak Panoram No. 4. Cet appareil photo, fabriqué par la compagnie Kodak entre 1900 et 1926, avait la caractéristique de produire des photographies panoramiques. Entre 1910 et 1940, Robert W. Reford, le mari d’Elsie Reford, a abondamment photographié le paysage entourant le domaine familial à Grand-Métis avec son appareil Kodak. Ses photographies sont d’ailleurs des témoins importants du paysage mitissien de cette période. Au cours de l’été 2021, cette installation captera de manière éphémère des paysages de La Mitis. L’appareil surdimensionné offrira une expérience immersive afin de plonger le spectateur dans des paysages de la Mitis, tout en découvrant le phénomène de captation d’une image par un appareil photo. Cette nouvelle exposition itinérante sera accessible à différents endroits dans la région. Venez vivre une expérience unique !

Une production des Jardins de Métis avec le soutien financier de la MRC de La Mitis

DÉCOUVREZ LES

Expositions
permanentes

LIEU DE PRÉSERVATION, D’EXPÉRIMENTATION HORTICOLE ET D’ARCHIVAGE D’ESPÈCES DEPUIS 1926

Elsie vue par…

Reconnue surtout pour ses jardins, elle avait aussi de nombreux autres intérêts, allant de la politique à la santé des femmes, de l’amour de l’art aux affaires internationales. Son implication dans la politique et les débats publics l’ont amenée à rencontrer de nombreuses personnalités de l’époque. Pour la première fois, de nouvelles facettes de cette femme d’exception vous seront révélées par le biais de photographies, d’objets et de témoignages.

Présentée au deuxième étage de la villa Estevan

Le musée d’outils

C’est dans ce bâtiment qu’est montrée une impressionnante collection d’outils de jardinage acquise par les Jardins de Métis en 2013. Tout comme le jardinage, les outils ont évolué au fil des siècles. Ce qui était autrefois forgé à la main et conçu pour durer toute une vie est maintenant fabriqué de manière industrielle. Les outils de jardinage sont souvent considérés comme des objets de collection et de nombreux jardiniers s’attachent à eux comme à de vieux amis. Il est rare cependant de les voir rassemblés en si grand nombre et plus rare encore de les retrouver exposés pour le plaisir des jardiniers. Sécateurs, truelles, brouettes, pelles… tout y est ! Venez en faire la découverte !

Présentée dans le secteur du Potager, Jardins historiques

crédit photo: Jardins de Métis

Elsie vue par… son mari Robert W. Reford

Robert W. Reford est l’un des premiers photographes amateurs du Canada. Il a acquis le Kodak No. 1 en 1888 aussitôt que ce premier Kodak est sorti sur le marché. C’est le début d’une passion pour la photographie qui a perduré toute sa vie.

En 1926, lorsqu’Elsie fait l’ajout d’un deuxième étage à la villa Estevan, elle y aménage une chambre noire pour son mari. Étant située dans les quartiers privés du couple, peu de gens ont eu la chance de visiter cette pièce. Cette exposition multimédia vous offre le privilège d’observer Robert à l’œuvre dans sa chambre noire.

Cette exposition s’ajoute comme un témoignage complémentaire à l’exposition permanente Elsie vue par… présentée à la villa Estevan depuis 2018, en dévoilant le regard intime que Robert portait sur son épouse par le viseur de son appareil photo.

Présentée au deuxième étage de la villa Estevan

crédit photo: Umanium

DÉCOUVREZ LES

Expositions
virtuelles

L’histoire à l’ère du numérique

Histoires de pêche

Remontez le cours de l’histoire de la pêche au saumon sur la mythique rivière Mitis, dans le Bas-Saint-Laurent, au Québec. Le cours d’eau et les saumons qui viennent y frayer fascinent les humains depuis des temps immémoriaux. Découvrez comment la rivière Mitis a participé au développement de la région et comment elle est passée de paradis sauvage à paradis privé, pour devenir aujourd’hui une rivière à saumon protégée.

En savoir plus

Elsie dans ses propres mots

L’exposition virtuelle donne aux internautes la possibilité d’entendre la créatrice des jardins, Elsie Reford, lire certains de ses écrits qui permettront de mieux la connaître. Nous y entendons Elsie Reford nous raconter ses expériences personnelles horticoles, l’été à Métis, et ses implications sociales, politiques et philanthropiques à Montréal le reste de l’année. L’exposition est réalisée par la firme Umanium de Montréal et l’historienne Karine Hébert, avec l’aide de la Société des musées du Québec et le programme d’aide en numérique du ministère de la Culture et des Communications.

En savoir plus

Le tour de la Gaspésie – l’histoire épique d’un voyage sur la route

Reconnu internationalement pour ses paysages à couper le souffle et sa route côtière formant une boucle de 885 km, le tour de la Gaspésie a maintenant plus de 90 ans. Grâce à des photographies d’époques, des récits et des extraits de journaux, découvrez l’histoire épique de ce circuit touristique devenu depuis longtemps une grande destination vacances.

Découvrez l'exposition

DÉCOUVREZ

L’exposition
itinérante

Guides de pêche

Anonyme ou connu, autochtone, francophone ou anglophone, le guide de pêche se situe au cœur de l’activité qui se déroule tant aux Fourches – qui deviendra Matamajaw – qu’à Grand-Métis. Il connaît les rivières qui traversent les camps de pêche et accompagne les inconditionnels là où il est fort probable de capturer un saumon. L’émoi suscité par la prise en fait un personnage incontournable.

Estimé par celles et ceux à qui il ouvre son intimité avec le territoire et au service desquels il met sa maîtrise des pratiques de pêche, son statut diffère de celui du personnel des berges. On le voit sur les photographies, son nom apparaît dans les correspondances, on lui offre des cadeaux, autant de témoignages de l’appréciation dont il fait l’objet.

Cette exposition lui rend hommage, reconnaît l’existence de cette figure essentielle qui vit dans la proximité de sa clientèle, voire en amitié avec celle-ci. Cette exposition honore également sa connaissance des ressources naturelles qu’il veille à préserver.

Exposition produite par les Amis des Jardins de Métis en collaboration avec le Site patrimonial de pêche Matamajaw grâce au soutien financier du ministère de la Culture et des Communications du Québec dans le cadre du programme du Soutien à la concertation et à l’innovation des institution muséales

2023: présenté au Site patrimonial de pêche Matamajaw

Scénographie: Diane Bernier

Graphisme: Sophie Jean