Notre
histoire

Au cours de l’été 1926, Elsie Reford (1872-1967) entreprend de transformer en jardins son camp de pêche, qui se trouve au bord de la rivière Métis. Situés sur la partie nord de la péninsule de la Gaspésie, ceux-ci sont alors les jardins les plus nordiques de la partie est de l’Amérique du Nord.

Connus sous le nom Les Jardins de Métis ou The Reford Gardens, ils ont été ouverts au public à partir de 1962. Peu de jardins ont été créés dans des conditions atmosphériques aussi difficiles.

Au départ, Elsie était loin d’être une adepte du jardinage. Depuis le début des années 1900, elle était régulièrement venue à Grand-Métis pour y pêcher le saumon. Elle aimait aussi l’équitation, le canot et la chasse. Lorsqu’une intervention chirurgicale pour une appendicite vient entraver certaines de ces activités très exigeantes sur le plan physique, son médecin lui suggère l’horticulture comme alternative. Elsie est alors âgée de cinquante-quatre ans. Son aventure commence donc à l’été 1926, où elle élabore le concept de ses jardins et supervise le début de leur construction. La mise en forme du chantier de plus de vingt acres de superficie s’échelonnera sur une dizaine d’années.

Lorsqu’Elsie Reford entreprend l’œuvre de sa vie, la propriété dont elle a hérité n’est qu’un simple pavillon de pêche. Il n’y a donc pas d’aménagement extérieur, à l’exception du fait qu’on y trouve un mât, une haie de cèdres et une entrée principale bordée d’épinettes.

Se trouvant à des centaines de kilomètres de la pépinière la plus proche, Elsie Reford est confrontée à des défis difficilement concevables de nos jours. Peu à peu, la forêt d’épinettes se transforme en un jardin qui deviendra l’une des plus importantes collections de végétaux de l’époque. Pour y arriver, elle creuse, construit des murs de pierre, déplace des arbres et fait transporter des roches qu’elle déniche dans les champs avoisinants. Le compost raffiné que nécessite la culture de ses plants exotiques est composé de feuilles que la jardinière troque avec les fermiers du coin. Là où des spécialistes en la matière ont échoué, elle réussit en transplantant de rares espèces, comme les azalées et les pavots bleus du Tibet. Déterminée, Elsie entraîne des gens de la région dans son fabuleux projet, dont des fermiers et des guides de pêche. En trois décennies, ils construiront ensemble des jardins magnifiques.

Les Jardins de Métis sont maintenant administrés par Les Amis des Jardins de Métis, une corporation à but non lucratif reconnue comme organisme de bienfaisance. Cet organisme est responsable de la préservation et du développement des Jardins de Métis.

Plusieurs livres ont été écrits par l’arrière-petit-fils d’Elsie Reford et actuel directeur des Jardins, Alexander Reford. Le guide Jardins de Métis (Les Éditions de L’Homme, 2005) présente à la fois l’histoire et les richesses horticoles de ce domaine. Le livre Jardins de Métis : Le Paradis d’Elsie Reford (Les Éditions de l’Homme, 2004) trace un portrait du développement des Jardins de Métis. Ce livre est illustré d’images historiques ainsi que des photographies de Louise Tanguay. Les belles de Métis : L’héritage floral d’Elsie Reford (Les Éditions de l’Homme, 2006), présente les vedettes de la collection des jardins telles que le fameux pavot bleu, les gentianes, les fougères, les pommetiers, les pivoines, les lys, les roses, les primevères, les azalées et les sanguinaires. Le livre brosse un portrait complet avec des archives de photographies et de documents. Les publications sont disponibles en ligne, à la boutique horticole ainsi que dans la plupart des librairies.