Dévoilement des artistes des Résidences RBC 2022 de la Maison d’Ariane La seconde édition des Résidences RBC de la Maison d’Ariane de Métis-sur-Mer, pour les artistes émergentstes de 35 ans et moins, accueillera durant quatre semaines en mai-juin, la lithographe Julie Bellavance et l’autrice dramatique et comédienne Maude Boutin St-Pierre, toutes deux de Québec; et en septembre-octobre, ce sera au tour de la poète, autrice, dramaturge et actrice de Montréal, Camille Paré-Poirier et de l’artiste visuelle de Frelighsburg, Geneviève Marois-Lefebvre, de se laisser inspirer par l’ambiance de cette résidence d’été en bord de mer, par les beautés des Jardins de Métis et par la créativité des concepteurstrices du Festival international de jardins. Les membres du jury, composé de Julie Boivin, directrice générale du Carrefour de la littérature, des arts et de la culture de Mont-Joli; Lesley Johnstone, cheffe des expositions et de l’éducation au Musée d’art contemporain de Montréal; Dominique Lapointe, directrice générale du Conseil de la culture du Bas-Saint-Laurent; Catherine Arsenault, photographe de Rimouski et Marie-Madeleine Raoult, directrice générale des Éditions de la Pleine Lune, ont été séduites par la qualité des quarante-et-une propositions soumises. C’est à l’unanimité qu’elles ont choisi ces quatre jeunes artistes aux talents plus que prometteurs. Les Résidences RBC de la Maison d’Ariane sont rendues possibles grâce au soutien financier de la Fondation RBC (Banque royale du Canada) dans le cadre de son projet Artistes émergents. Rappelons qu’en 2019, madame Ariane Riou a fait la donation de sa belle maison de Métis-sur-Mer au Festival international de jardins des Jardins de Métis, afin qu’elle soit mise à la disposition des artistes pour y réaliser des résidences de recherche et de création. Résidences RBC du printemps Julie Bellavance est native de Victoriaville dans le Centre-du-Québec. Elle vit et travaille principalement à Québec. Elle a obtenu une maîtrise en arts visuels à l’Université Laval, en développant une recherche autour du dessin naturaliste abstrait et de son impression en lithographie. Son amour pour la lithographie l’a ensuite amenée à poursuivre une formation pointue sur le travail d’imprimeuse en lithographie, le Printer Training Program, au prestigieux Tamarind Institute au Nouveau-Mexique, en 2019-2020. Ses oeuvres font partie de plusieurs collections publiques, telles celles de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, de la Sammlung Lithographie Eichstätt en Allemagne et du Fairfield University Art Museum aux États-Unis. Une presse lithographique portative, qui peut accueillir de petites pierres, lui permet depuis peu de se déplacer sur le territoire et de produire et d’imprimer ses dessins in situ. Elle profitera donc de l’accès à l’environnement naturel de nos magnifiques jardins pour la production d’images nouvelles. La recherche de sujets se fera de deux façons. D’abord sur place, en apportant les pierres dans le paysage pour réaliser des dessins in situ et en réalisant une recherche documentaire photographique sur les fleurs, qui permettront, dans un deuxième temps, de réaliser des dessins dans son espace de création à la Maison d’Ariane, à l’image du travail de l’ouvrage Der Garten von Eichstätt – Hortus Eystettensis de Basilius Besler. Maude Boutin St-Pierre navigue à la croisée de plusieurs disciplines artistiques depuis sa graduation du Conservatoire d’art dramatique de Québec en 2018. Elle a fait sa marque dans le milieu culturel comme comédienne et créatrice, par l’intermédiaire de son implication dans la compagnie Vénus à vélo, le collectif féministe Les Reines et le collectif multidisciplinaire Les Bambines. Sa démarche de création entremêle théâtre, arts du mouvement, arts sonores, arts littéraires et sciences sociales. Sa résidence de création a pour but d’approfondir sa pratique en écriture par l’intermédiaire d’un second projet en art sonore, qui se traduira par une fiction radiophonique : Le vacarme des fleurs. L’écriture du projet se fera à la manière d’une nouvelle littéraire poétique, mais destinée à être écoutée plutôt que lue. Comment s’imprégner d’un jardin seulement en tendant l’oreille? Qu’est-ce qu’un contact journalier avec les plantes et les fleurs altère chez les humains qui en prennent soin? Qu’est-ce qu’un jardin peut nous apprendre sur la vie, la mort, et tout ce qui gravite entre les deux? Résidences RBC de l’automne Camille Paré-Poirier est originaire de Québec. Elle a étudié l’interprétation théâtrale au Cégep de Saint-Hyacinthe avant de s’établir à Montréal. Depuis 2016, elle développe sa pratique grâce à la performance, l’approche documentaire et la poésie. Pour elle, ces trois outils de création ont en commun leur immense pouvoir d’évocation, et permettent à leur façon de sublimer le quotidien en l’abordant avec un œil nouveau. C’est avec joie qu’elle se prépare cette année à amorcer (enfin!) l’écriture de sa pièce de théâtre, Je viendrai moins souvent, qui prendra racine dans plus de cinquante heures d’enregistrement avec sa grand-mère Pauline. Cet archivage, qui s’étale de 2016 à 2021, témoigne de l’évolution d’une relation entre grand-mère et petite-fille et de l’anticipation d’une mort imminente et inévitable. Le spectacle mettra en scène deux personnages, Camille et Pauline : une jeune comédienne, qui travaille dans un restaurant en attendant que quelque chose se passe, et sa grand-mère, qui elle, dans sa chambre au CHSLD, attend que rien n’arrive. Geneviève Marois-Lefebvre est une artiste visuelle qui vit et travaille à Frelighsburg, en Estrie. Elle détient une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal. Elle développe depuis une pratique centrée sur l’image, en lien avec la question des affects et du récit. Selon les projets, ses œuvres prennent des formes multiples, passant de l’installation, à la photo ou à la vidéo, au texte et au collage. Elle s’intéresse tout particulièrement aux zones de rencontre entre le réel et l’imaginé; entre le beau et le laid. Dans le cadre de sa résidence, elle souhaite tirer parti de la flore exceptionnelle des Jardins de Métis et de la présence d’argile brute sur les rives du fleuve afin de réaliser des sculptures temporaires. Celles-ci seront composées d’une accumulation de moulages de fleurs et de feuilles réalisés à partir d’argile recueillie sur les berges. L’argile sera séchée mais non cuite. Les sculptures demeureront ainsi fragiles, friables et solubles à l’eau, et vouées à disparaître car elles seront soumises aux intempéries. La disparition de ces sculptures précaires sera filmée et photographiée afin de conserver la trace de leur existence et de la temporalité de leur destruction.