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Le Festival international de jardins dévoile les lauréats de sa 23e édition ayant pour thème ADAPTATION

2022-02-14

Grand-Métis, le lundi 14 février 2022 – Le Festival international de jardins dévoile les lauréats de sa 23e édition ayant pour thème ADAPTATION. Les Jardins de Métis ouvrent leurs allées le 4 juin et le Festival aura lieu du 25 juin au 2 octobre 2022. Plus de 70 000 personnes avaient foulé le sol des Jardins de Métis en 2021.

Le Festival international de jardins présente le thème ADAPTATION et offrira aux visiteurs un parcours de jardins contemporains qui nous invite à sortir de la pandémie pour re-tisser des liens avec la nature et entre les humains. Et pour souligner le « retour à la normale », nous offrirons sur la Véranda de l’Atelier Pierre Thibault, la scène McGill, dans les salles de la villa Estevan, sous les arbres et dans le nouveau Grand Hall, une célébration à grande échelle de notre fondatrice Elsie Reford et ses 150 ans avec autant d’artistes et invités.
– Alexander Reford, directeur des Jardins de Métis et tout récent membre de l’Ordre du Canada

Cinq équipes de concepteurs ont été choisies par le jury parmi les 87 projets soumis à la suite d’un appel de propositions international. Les cinq nouvelles installations qui seront présentées au public le 25 juin sont :

Lichen

Marie-Pier Gauthier-Manes, designer de l’environnement; Chloé Isaac, designer graphique et céramiste; Victor Roussel, artiste 3D. Paris, France / Montréal (Québec)

Lichen est un organisme perceptif, malléable et muable. Il se métamorphose au contact du relief, de l’humidité et de la température ambiante. Comme son homonyme, il est sensible aux perturbations qui affectent son environnement et est donc un précieux indicateur des changements environnementaux. Composé de petits éléments délicats, il n’en reste pas moins une structure cohésive et résistante qui sert à préparer le terrain pour d’autres espèces végétales. En déambulant entre ses thalles, on observe des éléments autrement invisibles se révéler en motifs colorés.

S’inspirant des pots en terre cuite, réels archétypes de nos jardins, l’installation est constituée de petits anneaux de faïence fabriqués à la main. Les capacités de drainage et de rétention d’eau de ce matériau permettent à la fois une irrigation plus constante du sol et une rétention plus longue de l’humidité. Cet environnement permet à des plantes particulièrement sensibles aux variations de température et à la sécheresse de croître paisiblement. Son traitement thermochromique change son apparence suivant la température et il révélera ainsi différentes couleurs tout au long de la saison estivale.

Forteresses

Maison029 [Eadeh Attarzadeh, urbaniste et designer urbain; Lorenzo Saroli Palumbo, architecte]. Montréal (Québec)

L’idéologie romantique de croire que nos forêts prospèrent sans contact ni interférence humaine a malheureusement été réfutée. Tant et aussi longtemps que l’humanité persiste sur son présent parcours, il est devenu irréaliste d’envisager que nos forêts pourront se défendre elles-mêmes. Forteresses est une intervention au sein de la forêt, symbolisant une façon agressive de protéger notre flore de son plus grand prédateur: nous-mêmes. Ces systèmes défensifs seront assemblés en utilisant le bois d’arbres ayant succombé à leur incapacité à s’adapter. Concrètement, chaque système, imitant des géométries organiques souvent présentées de façon simplifiée dans la nature, est assemblé et empilé sur place, autour de trois à quatre arbres dans l’axe est-ouest du Jardin. La géométrie de chaque système modulaire s’adapte à l’arbre protégé, selon le type, la taille et l’âge de ce dernier.

Forteresses est censée être appréciée pour la beauté de ses géométries en plus de pousser les visiteurs à se questionner sur l’impact qu’ils ont sur leur environnement et à les rappeler que notre flore est souvent incapable de se protéger elle-même.

Forêt finie, espace infini?

Antonin Boulanger Cartier, stagiaire en architecture; Melaine Niget, designer urbain et stagiaire en architecture; Pierre-Olivier Demeule, stagiaire en architecture. Québec (Québec)

Depuis le lointain, forêt finie, espace infini ? prend l’allure d’une pile de bois scié, puis séché qu’aurait pu placer là un charpentier amateur dans l’attente de son prochain projet. Cette forme définie recouverte d’une bâche plastique patiente dans le creux de l’été. Enracinée au milieu d’un sentier traversant la forêt boréale, l’installation gêne toutefois le passage. Sans pouvoir la contourner, se pourrait-il de la traverser : y faire face semble inévitable. En s’approchant, un pan de la bâche s’est décroché, une embrasure invitée à s’y glisser ! À l’intérieur, une structure en tasseaux de bois finement assemblés dévoile un parcours modulé par un jeu de pleins et de vides. Ceinturé de miroirs, l’espace aux limites insaisissables renvoie ses mille reflets. Que sont tous ces tasseaux adroitement ordonnés et pourquoi cherchent-ils à rejoindre l’infini ? Ne sont-ils pas contraints par cette bâche que l’on aperçoit depuis l’extérieur ?

En levant les yeux aux ciels, un bref coup d’œil aux grands conifères suggère une ultime réflexion : si l’espace que l’on construit émane d’un monde aux ressources finies et qu’il ne peut par conséquent être infini, cette forêt savamment sculptée le peut-elle ?

Gravity Field

TERRAIN WORK [Theodore Hoerr, architecte paysagiste; Kelly Waters, paysagiste; Rebecca Shen, paysagiste]. New York, États-Unis

Les plantes ont une capacité d’adaptation extraordinaire. Elles ont la capacité de prospérer dans certains des environnements les plus rudes de la planète en répondant à une myriade de stimuli – soleil, eau, température, sol et gravité – pour maintenir la vie. Les plantes sont également essentielles à l’existence humaine, car elles assurent la subsistance, les services écosystémiques et le piégeage du carbone. Si elles jouent un rôle clé dans l’atténuation des effets du changement climatique qui menacent notre existence en tant qu’espèce, elles sont également vulnérables et doivent s’adapter rapidement à un climat en évolution rapide.

Gravity Field démontre l’adaptation robuste des plantes, même dans des conditions extrêmement difficiles. Un nuage flottant de tournesols se transforme au cours de l’installation. Les tournesols sont initialement cultivés à l’envers, mais ils se plieront vers le haut au fur et à mesure de leur croissance vers le soleil, défiant ainsi la gravité. Les visiteurs peuvent visiter l’installation à plusieurs reprises pour constater à quel point les plantes s’adaptent à leurs circonstances : phototropiquement, gravitropiquement et héliotropiquement. Gravity Field est une expérience immersive, délicieuse et en temps réel qui met en lumière la puissante résilience de la nature. Alors que l’avenir est incertain, Gravity Field est optimiste quant à la capacité des plantes, et de tous les organismes, à s’adapter et à prospérer.

Les huit collines

ONOMIAU [Noël Picaper, architecte]. Levallois-Perret, France

Une nouvelle topographie adaptable semble avoir élu domicile au cœur des Jardins de Métis. Conçues comme des structures évolutives, ces huit collines imaginent des spatialités biologiques. Au travers de matériaux inanimés et organiques, elles fabriquent des effets de vie. Chacune fonctionne de manière indépendante. Une fois rassemblées entre elles, à la manière d’un puzzle, elles dessinent une cartographie végétale. Un paysage vallonné apparaît alors, capable d’offrir diverses expériences aux humains ainsi qu’aux non-humains (oiseaux en particulier). Servant à la fois d’assise, de micro-jardin, d’espace contemplatif ainsi que de réservoir écologique, ce projet, par sa modularité, s’adapte aux différents évènements des Jardins de Métis. Il offrira également aux visiteurs une multitude de séquences spatiales à pratiquer (assises, cachettes, amphithéâtre, etc.)

Notre envie, derrière cet assemblage de surfaces, est de révéler les richesses d’un environnement, tout en catalysant d’autres formes d’interactions pour divers êtres vivants. Onirique et support de fonctions, cette œuvre influe sur le climat en adoucissant la chaleur estivale à l’aide de ses ombrages et de sa flore. Les huit collines élabore donc un paysage chargé de sens ne cessant d’évoluer tant par sa composition que par les cycles du vivant qu’il abrite.

Mention spéciale

Le jury a accordé une mention spéciale à The Last Beauty par l’ATELIER MOCK/UP [Hugo Thibodeau, stagiaire en architecture; Véronique Côté, stagiaire en architecture] et Maryse Béland, stagiaire en architecture, de Québec (Québec) Canada.